Luis Solé-Violan, Bernard Devallez
Le Bup, juillet-août-septembre 2024, N° 1066, p. 645-649

Dans cet article, les auteurs déterminent par potentiométrie à intensité nulle la valeur à 25°C de la constante globale de formation du complexe entre l’ion Zn²⁺ et l’ion citrate (noté L^3-), ainsi que sa stœchiométrie.

Pour cela, ils mesurent la tension aux bornes de la pile suivante :

(-)  Zn(s) | Zn²⁺(aq) , L^3-(aq) || Zn²⁺(aq) | Zn(s)  (+)

où la concentration en ions citrate varie par ajouts successifs d’une solution molaire de citrate de sodium à une solution d’ions zinc(II), les ions citrate étant systématiquement en excès.

Avec des hypothèses raisonnables, on vérifie que la courbe U = f(ln (c(L^3-)) est une droite dont la pente et l’ordonnée à l’origine permettent la détermination respectivement de l’indice de coordination et de la valeur de la constante d’équilibre de formation du complexe.

Les valeurs numériques obtenues s’accordent bien avec celles de la littérature, ce qui rend cette manipulation très utile pour illustrer les compétences requises en chimie des solutions dans les programmes de CPGE.

Gérard Ligier-Belair
Le Bup, octobre 2024, N° 1067, p.761-778 

Qui ne connaît pas Gérard Ligier-Belair et sa passion pour la science associée au champagne ?

Ce document expose une vue d’ensemble des processus qui accompagnent l’élaboration et la dégustation du champagne, depuis la première fermentation alcoolique – qui transforme le jus de raisin en un vin clair – jusqu’à l’éclatement des bulles dans le verre, en passant par la prise de mousse qui permet la dissolution massive du dioxyde de carbone dans le vin, l’autolyse des levures qui modifie au fil des ans la chimie complexe des arômes du champagne et, enfin, le débouchage de la bouteille qui s’accompagne de spectaculaires phénomènes de condensation.

On y trouvera de nombreuses données scientifiques, rendant cet article attrayant tant pour la culture personnelle que pour des applications à la thermodynamique ou à la physique des bulles, pour n’en citer que deux.

Le numéro de juillet/août est largement consacré à la 35^ème édition des « Journées de l'Innovation et de la Recherche dans l'Enseignement de la Chimie » (JIREC), qui s’est tenue en janvier 2024.
Ce riche évènement avait cette année pour thème « enseigner et innover en Chimie à l’heure du numérique ». On pourra notamment consulter avec intérêt des dossiers sur :
 

• Comment hybrider son enseignement de chimie grâce à Unisciel
• Divers jeux à proposer aux élèves, comme l’un en chimie organique à destination d’élèves de CPGE ou de licence et un autre combinant chimie et littérature
• La création de visuels animés sur Python

Lorsqu’un acide de Lewis, porteur d’une lacune électronique, accepte le doublet non liant d’une base de Lewis, un adduit de Lewis est formé. Mais si un fort encombrement stérique empêche cette association, une paire de Lewis « frustrée » est créée. Cette paire frustrée peut permettre l’activation catalytique de petites molécules (H₂, CO, CO₂) en conditions douces, permettant leur clivage ou leur hydrogénation. En greffant l’un des deux partenaires sur une surface métallique ou des nanoparticules, le nombre de sites actifs est considérablement augmenté, tout en bénéficiant d’un support modulable en composition et morphologie.
 

Une histoire à deux vitesses

L’Actualité Chimique, septembre 2024, p. 12-16
Olivier R.P. David

L’organocatalyse utilise des molécules organiques pour favoriser des réactions chimiques sans faire appel
à des composés métalliques classiquement employés en catalyse.
Depuis les travaux pionniers de Justus von Liebig au milieu du 19^e siècle jusqu’au Prix Nobel attribué en 2021 à List et MacMillan pour « le développement de l’organocatalyse asymétrique », l’auteur nous présente avec clarté et pédagogie l’évolution de ce champ de recherche aux multiples applications.
 

Lionel Salem, chercheur, pédagogue, animateur hors norme en chimie théorique

L’Actualité Chimique, octobre 2024, p. 12-16
Odile Eisenstein et Yves Jean
 

Un bel article d’histoire des sciences, où les collègues déjà passés par l’Université d’Orsay et le célèbre bâtiment 490 aimeront à se plonger. Au travers d’anecdotes et de clichés photographiques uniques, on découvre tout le talent de Lionel Salem (1937-2024), à la fois comme l’un des pères fondateurs de la chimie théorique et en tant que professeur aux qualités exceptionnelles. Il a entraîné dans son sillage toute une génération d’étudiants (comme Philippe Hiberty et Yves Jean entre autres), qui ont eux aussi marqué leurs élèves par la qualité de leurs enseignements vers une meilleure compréhension des structures à l’échelle moléculaire. Un bon nombre d’entre nous ressentira donc une certaine émotion à la lecture de ce document !