Chercheur au CNRS depuis 1985, Anne Robert a d’abord étudié diverses réactions d’oxygénation catalysées par des métalloporphyrines, mimant les réactions d'enzymes à hème comme les mono-oxygénases.

Cette catalyse d’oxydation ouvre la voie à la compréhension des transferts d'atomes d'oxygène ou d'électrons induits par des métaux de transition naturellement présents dans les organismes vivants. Dans le domaine de la santé humaine, il devient possible de comprendre le rôle des métaux dans des phénomènes pathologiques et, par conséquent, d’y porter remède. Dans le paludisme, le fer de l'hème joue un rôle déterminant. La mise en évidence du mécanisme d’action alkylant de l’artémisinine a conduit à la mise au point des trioxaquines, molécules synthétiques, curatives du paludisme chez la souris.

La maladie d’Alzheimer est caractérisée par une perte de l’homéostasie du cuivre dans le cerveau, et une accumulation du cuivre dans les peptides amyloïdes. Les complexes cuivre-amyloïde induisent un stress oxydant responsable de la mort des neurones. Nous avons mis au point des chélateurs spécifiques du cuivre capables d’extraire les ions cuivriques de leur stockage pathologique et de les remettre à la disposition des protéines qui fonctionnent naturellement avec du cuivre. Ces chélateurs, qui restaurent les capacités cognitives de souris modèles de la maladie d’Alzheimer, des médicaments potentiels pour cette forme de démence.

B. Meunier et al. Acc. Chem. Res. 2010, 43, 1444-1451. DOI: 10.1021/ar100070k
Y. Liu et al. Acc. Chem. Res. 2019, 52, 2026-2035. DOI: 10.1021/acs.accounts.9b00248
Y. Li et al. Eur. J. Inorg. Chem., 2019, 4712–4718