Introduction

Pour la majorité du grand public, la chimie est perçue négativement, avec à l’esprit la pollution des eaux (plastiques en mer, rejets d’usines dans les rivières) et de l’air (cheminées, conduites d’évacuation de gaz), les accidents majeurs d’usines classées Seveso (Bhopal en Inde (1984), AZF à Toulouse (2001) ou plus récemment Lubrizol à Rouen (2019)). Il ne faut néanmoins pas oublier que la chimie fait partie du monde moderne et est présente dans quasiment tout ce que nous utilisons au quotidien. La chimie intervient dans la confection de médicaments et produits agricoles (chimie moléculaire), dans les batteries de nombreux accessoires électroniques tels que les « smartphones », les voitures (chimie des matériaux), dans les vêtements, les revêtements (pare-brise de voitures, anti-adhésif d’une poêle…), les écrans des téléphones portables ou télévisions (chimie des polymères, chimie de coordination), etc. Ce ne sont qu’une poignée d’exemples par rapport à l’immensité des applications de la chimie. Comment faire pour que l’apport positif de ces domaines l’emporte dans l’esprit collectif ? Afin de gommer les aspects négatifs, la chimie doit évoluer pour prendre en considération les enjeux du 21ème siècle, et notamment le respect de l’environnement. C’est dans ce contexte que, déjà en 1998, Paul Anastas et John Warner ont mis en exergue des axes d’amélioration en élaborant les 12 principes de la chimie verte, principes encore d’actualité aujourd’hui (Figure 1) [1].

 
Les douze principes de la chimie verte
Auteur(s)/Autrice(s) : Joao Tanepau, Marcin Drop, Ophélie Bento, Nicolas Pétry, Julien Pinaud, Frédéric Lamaty, Xavier Bantreil Licence : CC-BY-NC-ND

Même si les 12 principes ne peuvent pas tous être suivis pour une même transformation chimique, il convient de les appliquer au mieux afin de permettre à l’ensemble du domaine de  continuer à innover tout en respectant l’environnement. Dans ce contexte, l’IUPAC (International Union of Pure and Applied Chemistry) a reconnu en 2019 que deux technologies émergentes, la chimie en flux et la mécanochimie, étaient des technologies susceptibles de rendre le monde plus durable. [2]

Les deux articles de ce dossier se focalisent sur ces technologies, leur utilisation et utilité dans les laboratoires, et présentent des applications en chimie pharmaceutique.

1er article du dossier
2ème article du dossier

Références

[1] Anastas, P. T.; Warner, J. C. Green Chemistry: Theory and Practice; Oxford University Press, 1998.
[2] Gomollon-Bel, F. Ten Chemical Innovations That Will Change Our World: IUPAC identifies emerging technologies in Chemistry with potential to make our planet more sustainable. Chem. Int. 2019, 41, 12-17.

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